mercredi 27 avril 2011

Semana Santa Part 1 - Il faut être triste

La Semaine Sainte est un moment particulier dans la péninsule ibérique, d'abord parce que c'est l'occasion d'avoir pour tous quelques jours de congé, ensuite parce les villes s'animent au rythme des processions et événements, et en bonus parce que c'est le seul moment de l'année où l'on peut demander à un passant s'il à "vu la Vierge" en étant tout à fait sérieux. 

À Valence la semana santa se déroule principalement dans les quartiers du bord de mer  dans les rues on ne peut plus espagnoles. L'occasion donc de découvrir les quartiers du Cabanyal-Canyamelar sous un nouveau jour... 


La semaine sainte étant déclarée d'intérêt touristique les évènements sont très bien présentés à travers différent prospectus et affiche. La logique principale est donc la suivante :  chaque paroisse dispose d'un collectif qui assure pendant les 5 jours de fêtes des processions individuelles et deux processions collectives accompagnées de diverses actions de grâce. 

Pour notre première soirée nous avons cherchée à assister à la présentation de la vierge, sans trop savoir en quoi consistait l'événement. Muni d'un plain détaillé de chaque processions avons, à notre grande fierté, trouvé en deux temps trois mouvement le point de rencontre... mais à notre grande désillusion il n'y avait pas de vierge à l'horizon. Ne voulant pas user notre carte joker de "touristes perdues" aussi rapidement nous avons d'abord essayé la stratégie de repérer les groupes de gens semblant se diriger d'un pas décidé vers un point x, et déduit que là vierge devait être là-bas. Le point x en question s'est avéré être   une église dont la porte principale était placardée d'affiche sur la semaine sainte. A priori donc, nous approchions du but. Après avoir vu rentrer plus de 15 personnes nous nous sommes décidé à faire de même pour enfin avoir un aperçu de la statue que nous cherchions. À l'intérieur l'église sentait bon l'encens, avait de jolie décoration murale, et devait certainement disposer d'un double fond où s'étaient cachés tous les gens que nous avions rentrer. Ni vierge, ni personne, le mystère restent entier...

Après avoir digéré cet échec cuisant dans un bar tout à fait sympathique découvert au coin d'une rue, nous nous sommes finalement décidé à poser la question à un autochtone et petit bonhomme nous a gentiment expliqué que pour cause de pluie la vierge n'était pas de sortie... (Ah bon il pleut là ?)

Un peu dépité par cette nouvelle nous avons décidé de rentrer à la maison en nous disant pour nous consoler que nous avions au moins trouvé un bar sympa. Et c'est alors que nous est apparu... un petit air de fête qui allez nous sauver la nuit.  Attirées par des rafales de tambour qui semblaient dire  "boum boum ratatatataplan, ici il ne va pas tarder à se passer quelque chose" nos oreilles nous ont guidés vers une petite place où une bandas s'en donnait à coeur joie pour entamer la procession du collectif des Antorchas (youpi tralala !)


La stratégie du collectif qui organise la procession est simple. Une bandas composé de gros tambours, de petits tambours, de gros musiciens et de maigres musiciens, se réunit devant la salle communale dans laquelle la statue est décorée. Les musiciens se mettent à tambouriner des rythmes hyper-entraînant pour attirer les passants, réveiller les dormeurs et informer tout le monde du début de la marche. En quelques minutes les couche-tôt apparaissent aux balcons et la rue quasi déserte se rempli de fidèles et de curieux... après avoir appâté tout ce beau monde avec 4 ou 5 morceaux entraînant qui font vibrer la rue les choses deviennent sérieuses. Les musiciens se mettent en rang de procession et entament un rythme plus solennel en se balançant de gauche à droite, et on comprend même quand on n'est pas du coin qu'il faut se taire. Des grands costaux sortent la statue et la hissent sur leur épaules dans un silence pour le coup religieux, qui ce jour-là a été un peu affecté par des cris d'affolement car dans une mauvaise synchronisation des porteurs Jésus a failli se casser la margoulette avant l'heure. 

Après c'est parti pour une longue marche qui peut varier entre 1h30 à 4h selon la longueur du parcours. Nous avons lâché le mouvement après 1/2h de prise de photos, en nous disant que la fête continuerait demain avec la première procession collective... celle où on affiche une mine triste et qui représente les différents moments de l'arrestation de Jésus à sa crucifixion...

  

Le lendemain donc c'est parti pour la grande procession... qui ressemble au niveau du rythme à celle à laquelle nous avons assisté la veille mais avec beaucoup plus de monde (20 collectifs et autant de bandas) et des personnages en plus. Durant 4h (ou moins si on prend en compte le fait qu'il fait froid et qu'on se souvient qu'il n'y a pas loin un petit bar bien sympathique où l'on peut se tenir bien au chaud), les collectifs défilent en habit de procession, accompagné de différents personnage religieux (jesus, marie, des enfants...) et de quelques romaines et romaines. C'est un moment triste et émouvant de pâques, la foule se fait discrête et attend patiemment d'assister à la "la emotiva entrada del Cristo Yacente". 

 

Dans la foule qui assiste à la procession il y a différents types de personnes, les dévots pur et dur qui quittent leur chaussures et quittent leur chaussures et qui accompagnent un cortège  en prononçant quelques prières. Les croyants moins fervants qui assistent à la procession en gardant le silence. Ceux qui viennent voir leurs fils, ceux qui se sont trouvés bloqué par la foule et qui attentent la première occasion pour pouvoir s'échapper, et les curieux qui sont la pour voir comment ça se passe et s'amuse de quelques détails... 

Détails nº1 - À chaque âge sa perruque 

 

La perruque avec des anglaises franchement j'ai un peu du mal, mais je ne peux que m'incliner devant le sens du détail qui amène à accorder la couleur de la perruque avec la barbe ou la couleur des sourcils... 

Détails nº2 : Il est fini le temps des cathédrales


 

Ce temps où Don Salluste pouvait se cacher sous les chars fleuris pour entendre comploter les Grands d'Espagne contre son valet Ruy Blas. Aujourd'hui les chars sont sur des roulettes et discrètement guidé par un volant. Arrg, ça tue un peut le mythe quand même. 

Détails nº3 : Pourquoi des chapeaux pointus ? 

On s'est tous posé la question... et sans avoir la réponse on s'est quand même dit que s'était beaucoup plus classe ! 




Voilà pour cette première grande procession de la semaine sainte, celle où on reste discrets. La deuxième procession générale à lieu dimanche, et elle se déroule à l'inverse dans une explosion de joie que je vous raconterai plus tard ! 

3 commentaires:

  1. Finalement, les évènements publics qui expriment la tristesse avant la liesse, cela peut faire du bien que l'on soit dans la procession ou spectateur ! Impressionnant tous ces pénitents, un peu ostentatoire, mais chapeau !
    Alors j'attends la suite des processions...
    Merci pour le reportage sonore qui tend l'ambiance.

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  2. Faute d'avoir pu vérifier sur place… merci pour le reportage. On tentera notre change à nouveau pour l'ascension. Vue la ferveur, il restera bien une petite fête…

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  3. On aime beaucoup les petits commentaires backstage et les petits détails qui tuent qui nous donnent l'impression d'avoir été sur place. On attend donc patiemment la liesse et peut être aussi des photos de ce petit bar sympa du coin de la rue ou il a l'air de se passer plein de choses...
    Bisous

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